PROPOSITION ELECTORALE

Mobilité

Le Covid 19 a impacté très fortement la mobilité dans les villes. Sandra Phillips, architecte d’une mobilité partagée et fondatrice de MOVMI, tire la sonnette d’alarme : “Si nous ne voulons pas plus de voitures dans nos villes après cette pandémie, nous avons besoin d’un système de transport qui soit fiable, sûr, abordable et résilient. Nous avons besoin d’un écosystème de mobilité partagée et de transport public”.

La mobilité en Belgique, c’est un vaste sujet et peut-être un dossier sensible si on l’évalue par ses avancées. Parlons d’abord statistiques : le belge fait 35 km en moyenne chaque jour et ça lui prend une petite heure. Le belge aime sa voiture : en 2017 (enquête Monitor sur la mobilité des belges), il privilégiait sa voiture pour 60% de ses déplacements, puis le vélo et la marche sauf si la distance se rallonge, dans quel cas, et on le comprend, il se rabat volontiers sur les transports en commun. Au vu des embouteillages autour des grandes villes, véritable calvaire des travailleurs de la périphérie, cette situation ne semble guère avoir beaucoup évolué.

Où en est-t-on avec ce merveilleux projet de RER dont on parle depuis certainement les années 1990 pour désengorger Bruxelles ? Les principes généraux finalement actés en 2003, il aura encore fallu attendre que les divergences entre la SNCB et Infrabel puissent trouver une issue et que les élus bruxellois soient rassurés quant à une éventuelle fuite des classes moyennes qui aurait renforcé la paupérisation de notre chère capitale. Aujourd’hui, le projet a bien avancé en terme d’infrastructure, en revanche, l’offre tarifaire, dont on sait qu’elle est primordiale pour faire pencher la balance dans le sens des transports publics, n’égale pas encore ce qui se passe dans nos pays voisins. Bref, plus il y a d’intervenants cherchant à tirer à la couverture de leur côtés, et moins le résultat est cohérent.

Que dire également des travaux de réaménagement du centre ville de Bruxelles… Quel était le but recherché ? Comment a-t-on envisagé la phase transitoire pour les automobilistes ? Quel impact sur les commerçants ? A quel coût surtout ? Peut-on parler de succès ? Et le réaménagement des avenues avec des pistes cyclables pour des vélos qui restent absents ?

La mobilité a un objectif très clair : faciliter les mouvements des tous les citoyens en minimisant l’impact sur l’environnement. Dès lors, elle doit être étudiée à un niveau systémique, dépassant les enjeux des différents acteurs pour ne servir plus que le bien commun.