PROPOSITION ELECTORALE

Social

Comment mesure-t-on aujourd’hui le niveau de vie des habitants d’un pays ? Par son PIB par habitant. Si on observe le PIB moyen de l’Europe de l’ouest, il a commencé réellement à croître en 1820 : aux alentours des 1750 $ à l’époque, il passe à 5000 $ en 1950, 15.000 $ en 1980, 20.000 $ en 2000, et aujourd’hui, il tourne aux alentours de 30.000 $. On pourrait donc penser que tout va bien en Europe, et que nos citoyens s’enrichissent… Alors comment se fait-il que depuis 2000, la pauvreté est repartie à la hausse et touche un nombre croissant de personnes en emploi ?

L’approche par le PIB est évidemment réductrice : une moyenne ne prend pas en compte la dispersion des situations. En 2018 par exemple, le PIB intérieur brut régional par habitant variait entre 30% et 268% de la moyenne de l’Union européenne. Les contrastes sont donc énormes entre régions, et certainement encore plus entre citoyens.

On comprend donc mieux les revendications sociales : Brexit au Royaume-Uni, montée des populismes en Italie, “gilets jaunes” en France, votes en faveur de l’extrême droite en Allemagne… le malaise des citoyens sur le vieux continent a pris des formes multiples pour exprimer les écarts qui se creusent entre les riches qui le deviennent toujours plus et les autres qui continuent à s’appauvrir.

Bien sûr, il n’est nullement question de retourner au communisme, mais bien de permettre à chaque citoyen de vivre décemment : se nourrir, se soigner, s’instruire, se divertir, évidemment un toit au dessus de la tête avec de quoi se chauffer durant nos hivers humides. Bref, le minimum que nos sociétés sont tout à fait capables de supporter, à condition de remettre la justice sociale au cœur des débats.